À quelques jours du départ de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, les regards se tournent vers Chamonix, théâtre du rendez-vous le plus prestigieux du trail mondial. Parmi les milliers de coureurs attendus, deux frères retiennent particulièrement l’attention : Ugo et Aubin Ferrari, figures du Team Altra, qui arrivent avec des ambitions solides et une préparation millimétrée.
Nous avons eu la chance de passer une journée avec eux sur les sentiers de Tignes lors de la semaine de stage du team Altra à Tignes.
Une préparation exigeante, entre cohésion et travail spécifique.
Cet été, les deux frères ont pris part à un stage collectif organisé par Altra à Tignes, en compagnie de leur coéquipier Alban Berson et sous l’œil attentif de leur team manager Francesco Cucco. Une semaine en altitude où se sont mêlés séances intenses et moments de cohésion.
Au programme :
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entraînements spécifiques en montagne pour habituer le corps à l’effort prolongé en altitude,
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séances de vitesse et de côte pour renforcer l’explosivité,
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mais aussi des activités de groupe comme du rafting, des ateliers sur la communication et une vie commune rythmée par la présence d’un cuisinier dédié.
« C’était la première fois qu’on passait autant de temps ensemble hors compétition, raconte Ugo. Ça crée une vraie cohésion, ça permet de sortir du quotidien et d’aborder l’UTMB avec plus de sérénité. »
Pour Aubin, ce stage a aussi été l’occasion d’élever son niveau d’exigence : « On a enchaîné des journées très complètes, et ça m’a permis de voir que je pouvais encaisser plus de volume que je ne le pensais. »
Ce travail intensif s’inscrit dans une préparation déjà exigeante. Aubin, qui a réduit son activité professionnelle à 80 % pour s’entraîner, enchaîne jusqu’à 30 heures hebdomadaires dans ses blocs les plus denses. Ugo, de son côté, jongle avec sa société et ses engagements d’animateur de courses, mais parvient à maintenir une base solide de 15 heures par semaine, avec une grande attention portée à la récupération et au renforcement.
Une semaine bien huilée pour Ugo Ferrari
Être à la tête de sa propre entreprise et préparer l’UTMB n’est pas une équation simple. Longtemps, Ugo a tâtonné pour trouver le bon équilibre. Depuis 2023, il a enfin mis « le wagon sur les rails » avec un emploi du temps strict, où chaque jour trouve sa place entre sport et travail.
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Lundi : la semaine commence calmement. Ugo rédige sa chronique hebdomadaire sur son site internet, ce qui lui laisse le temps de placer environ 1h30 de sport.
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Mardi : c’est le jour de quartier libre. Selon les besoins du moment, il peut y caser une sortie longue, parfois de plusieurs heures.
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Mercredi : le matin est consacré à la préparation physique (musculation, gainage, renforcement). Comme la séance est courte, l’après-midi peut être dédié au travail… ou, si la charge le demande, à quelques heures supplémentaires d’endurance.
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Jeudi : deuxième créneau propice à une sortie longue en montagne, indispensable à sa préparation.
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Vendredi : deux options. En période de gros bloc, une nouvelle sortie longue s’ajoute au programme. Sinon, Ugo en profite pour anticiper un maximum son travail et libérer du temps pour les semaines suivantes.
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Samedi et dimanche : le week-end est rarement de tout repos. Ugo enfile alors sa casquette d’animateur de courses, rôle qu’il continue de tenir avec passion depuis ses débuts. Selon les organisations, il arrive à glisser une séance d’entraînement… ou pas du tout. Mais le dimanche soir, il veille presque toujours à placer sa deuxième séance de musculation.
En moyenne, cette organisation lui permet de maintenir un peu plus de 15 heures de sport par semaine sur l’année. Un volume solide, rendu possible grâce à une discipline constante et une capacité à optimiser chaque moment disponible.
Des objectifs clairs pour l’UTMB 2025.
Les deux frères partagent la même vision : viser un temps de référence, plutôt qu’un classement soumis aux aléas d’un plateau élite toujours plus dense. L’édition 2025 ne dérogera pas à la règle avec notamment la présence de François D’Haene et Ludovic Pommeret.
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Aubin, 14e l’an dernier, se fixe un cap ambitieux : passer sous les 21h30. « J’ai progressé depuis l’an dernier. Si la course est fluide, je sais que c’est jouable », confie-t-il.
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Ugo, déjà finisher à six reprises de l’épreuve reine, avance avec prudence après une gêne au genou. Son objectif : descendre sous les 23h, avec un rêve secret d’approcher les 22h30. « Avec l’expérience, je sais que tout peut se jouer sur la gestion et la patience », rappelle-t-il.
Altra, un partenaire indispensable au quotidien.
Depuis plusieurs années, les frères Ferrari évoluent sous les couleurs d’Altra, marque américaine pionnière du zéro drop. Plus qu’un simple sponsor, Altra leur apporte un véritable accompagnement, à la fois matériel et humain.
Sur l’UTMB, le choix des chaussures est stratégique :
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Aubin misera sur la Mont-Blanc Carbon, modèle plébiscité par la majorité du team, qu’il a déjà portée sur 100 miles sans changer de paire.
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Ugo, lui, tentera une approche différente avec la nouvelle Olympus 275, plus amortie, pour soulager son genou et encaisser les premiers kilomètres avant de basculer, si besoin, sur un second modèle.
« La Mont-Blanc Carbon fait quasiment l’unanimité, mais Altra nous laisse la liberté de choisir en fonction de nos besoins personnels. C’est une vraie force », souligne Ugo.
Au-delà du matériel, les Ferrari apprécient surtout l’esprit familial cultivé par la marque et leur manager, Francesco Cucco : une équipe où l’humain prime sur la performance brute, et où l’on avance ensemble, passionnés mais pas professionnels à plein temps.
Cap sur Chamonix
Le compte à rebours est lancé. Dans quelques jours, Ugo et Aubin s’élanceront du centre de Chamonix pour une boucle de 171 km et 10 000 m de dénivelé autour du Mont-Blanc. Portés par leur expérience, leur complicité fraternelle et le soutien indéfectible d’Altra, ils comptent bien marquer cette édition 2025 de leur empreinte.
« On se connaît par cœur, on sait ce que l’autre vaut. Au final, l’UTMB reste une aventure personnelle, mais la vivre ensemble, sous les mêmes couleurs, ça lui donne une saveur unique », conclut Aubin.
