Brooks Hyperion Max 3: notre avis complet après plus de 100km
La Brooks Hyperion Max 3 débarque avec une promesse ambitieuse : offrir un maximum de confort sans sacrifier le dynamisme. Avec son stack généreux et son design pour le moins original, cette troisième itération intrigue autant qu’elle séduit.
Nous l’avons mise à l’épreuve pendant plus de 150 kilomètres sur route, enchaînant séances rapides et sorties longues, pour vous livrer un avis complet sur la Hyperion Max 3.
Technologies et conception de la Hyperion Max 3
Poids, drop et prix de l’Hyperion Max 3
- Poids : 280 grammes
- Drop : 6mm (différence talon-pointe)
- Stack : 40mm (avant) / 46mm (arrière)
- Prix public : 190€
- Durée de vie estimée : 500 à 650 km (surement plus si vous êtes un coureur léger)
Avec ses 280 grammes pour une pointure 42, la Hyperion Max 3 se positionne dans la moyenne des chaussures d’entraînement quotidien. Ce poids peut sembler élevé pour une chaussure se voulant dynamique, mais il s’explique par le stack généreux et la construction robuste. Le drop de 6mm offre un bon compromis pour la majorité des coureurs, favorisant un déroulé naturel sans être trop minimaliste.
Côté tarif, Brooks est dans la moyenne des chaussures dites d’entraînement (comprenez par la qu’elle ne dispose pas d’une plaque de carbone mais d’une plaque en nylon). Pour ma part et pour mon niveau d’amateur, une plaque en nylon me convient tout à fait en terme de dynamisme et de réactivité. Il faudra débourser 190€ pour offrir ce modèle.
Semelle DNA Flash v2 et 100% PEBA DNA Gold associée à une géométrie RapidRoll
Je ne vais pas vous mentir, les noms des technologies de mousse deviennent de plus en plus compliqués et il est parfois difficile d’y voir clair. Pour faire simple sur cet aspect, la mousse PEBA DNA Gold est la dernière technologie de chez Brooks et se retrouve sur toutes les chaussures dynamiques et performantes. Le fait de l’associer à la mousse DNA Flash V2 permet de gagner en confort d’amorti. La Hyperion Max 3 se positionne donc entre la Hyperion 3 (plus confortable mais moins dynamique) et la Hyperion Elite 5 (plus dynamique et performante mais moins confortable).
La réflexion est la même concernant la structure de la semelle. Nous retrouvons une plaque en nylon SpeedVault apportant un réel effet de propulsion à chaque pas. Cette dernière s’avère un bon entre deux entre les chaussures dotées d’une plaque carbone et les chaussures ne proposant pas ce type de technologie.
Enfin, la semelle « Speedroll » est particulièrement incurvée et permet un balancier vers l’avant très efficace.
Pour quel type de coureur et pour quelle occasion?
La Brooks Hyperion Max 3 s’adresse évidemment aux coureurs sur route cherchant une chaussure polyvalente pour leurs entraînements quotidiens. Son profil convient particulièrement bien :
Aux coureurs légers à moyens (jusqu’à 75-80kg) qui recherchent une chaussure capable d’enchaîner tous les types de séances. Le ratio confort/dynamisme/poids est optimisé pour cette catégorie de gabarit. Les coureurs plus lourds peuvent l’utiliser, mais l’amorti relativement ferme pourrait se montrer juste sur les très longues distances.
Aux marathoniens et semi-marathoniens qui veulent une chaussure d’entraînement premium capable d’absorber gros volumes et séances spécifiques, tout en gardant une paire à plaque carbone pour les compétitions. C’est exactement dans ce rôle de « daily trainer » haut de gamme que l’Hyperion Max 3 excelle.
Aux coureurs réguliers (4 à 6 sorties hebdomadaires) avec des allures variées : de l’endurance fondamentale à 5’30/km au tempo à 4’00/km. La polyvalence permet de n’avoir qu’une seule paire pour 80% de son plan d’entraînement.
Type de séances recommandées :
- Sorties longues en endurance (15-35km)
- Séances au seuil et tempo runs
- Fractionnés longs (1000m, 2000m)
- Sorties de récupération active
Moins adaptée pour :
- Fractionnés courts et très rapides (VMA, 200-400m)
- Compétitions de 5km à semi-marathon où le poids peut pénaliser
- Trail et chemins techniques (chaussure route exclusivement)
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Hyperion Max 3
Notre avis sur la Brooks Hyperion Max 3: les points forts et limites.
Le design général joue la carte de l’originalité assumée avec des lignes fluides et une silhouette volumineuse qui ne laisse pas indifférent.
J’ai testé la version orange et le moins que je puisse dire est que la paire est voyante et flashy! Un modèle plus sobre dans les tons beige est également proposé mais personnellement je le trouve moins beau.
Bien que la paire dégage une impression volumineuse avec une semelle imposante, le design est une réussite.
Premières foulées : stabilité rassurante et confort tonique.
La première sortie avec la Hyperion Max 3 dissipe rapidement les inquiétudes que son stack de 46mm pouvait susciter. Dès les premiers mètres, la stabilité impressionne. Aucune sensation d’instabilité ou d’effet « perché », la semelle large offre une assise sécurisante qui met immédiatement en confiance.
Le RapidRoll guide naturellement le déroulé du pied sans qu’on ait besoin d’y penser. Cette géométrie particulière crée un mouvement de bascule fluide du talon vers l’avant-pied qui facilite la transition. On roule littéralement sur la chaussure, et cette sensation devient vite addictive. Attention, à la marche j’avais l’impression de ne plus savoir marcher au point d’avoir peur de tomber à chaque pas! Heuresement cette sensation très désagréable disparait totalement lorsque l’on court!
L’amorti se révèle plus ferme qu’attendu au vu du volume de mousse. On n’est clairement pas dans le moelleux extrême type Hoka Clifton ou même la Brooks Glycerin Max, mais plutôt dans un confort tonique et réactif. Cette fermeté relative s’avère être un atout : le pied ne s’enfonce pas, la réponse est directe, et on sent qu’on pourra accélérer le rythme sans que la chaussure ne devienne une entrave.
Aucune zone de pression particulière lors de cette première sortie de 10km à allure tranquille.
Le poids se fait légèrement sentir au bout de quelques kilomètres, sans que ce soit vraiment gênant. Je sens que je n’ai pas aux pieds une chaussure volante, mais plutôt une monture solide prête à encaisser du volume.
Sorties longues : confort kilométrique et protection articulaire
C’est sur les sorties en endurance fondamentale que la Hyperion Max 3 révèle sa première vocation. Après plusieurs sorties de 20 à 25km enchaînées, le confort se confirme kilomètre après kilomètre. L’amorti, malgré sa fermeté, absorbe efficacement les chocs répétés et protège bien les articulations. Sur asphalte, on sent clairement le bénéfice du stack généreux qui met à distance les impacts.
La stabilité reste exemplaire même en fin de sortie quand la fatigue musculaire s’installe. Aucune déviation latérale, aucun vacillement dans les virages, la chaussure maintient le cap avec une régularité appréciable. C’était d’ailleurs ma principale interrogation à cause de l’épaisseur de la semelle.
Cette sensation de sécurité, combinée au confort général, fait de cette Hyperion Max 3 une excellente partenaire pour les footings longs et les sorties de récupération entre 5’00 et 5’45 au kilomètre.
Après 15-20km, le poids de 261g commence à se faire légèrement sentir. Rien de rédhibitoire, mais on note une sensation de jambes un peu plus lourdes qu’avec des chaussures plus légères. Cette fatigue musculaire supplémentaire reste toutefois minime et largement compensée par le confort et la protection offerts.
Si vous cherhez une chaussure plus légère et encore plus dynamique, il faudra vous orienter vers la Hyperion Elite 5.
Séances tempo et allures soutenues : le dynamisme surprise
Là où la Hyperion Max 3 m’a vraiment étonnée, c’est sur les séances à allure spécifique. Lors d’une première sortie tempo à 4’15/km sur 12km, la chaussure montre un visage totalement différent. Le RapidRoll prend tout son sens : cette géométrie crée une vraie propulsion naturelle qui facilite le maintien d’une allure soutenue sans effort supplémentaire.
L’amorti ferme, qui pouvait sembler limite sur les sorties longues, devient un atout majeur dès qu’on accélère. La réactivité est réellement au rendez-vous, le retour d’énergie efficace, et la chaussure ne s’écrase pas sous l’impulsion. On peut pousser le rythme jusqu’à 3’45-4’00 au kilomètre sans que la chaussure ne devienne un frein.
Sur des fractionnés longs type 5x2000m avec récup courte, l’Hyperion Max 3 se montre également à la hauteur. Les phases rapides à 3’50/km passent sans problème, la stabilité reste parfaite même quand on attaque fort, et le pied reste bien calé dans la chaussure. Par contre, sur des fractionnés courts (10x400m), le poids commence à se faire sentir et je m’équiperais plus facilement d’une chaussure plus légère et explosive.
La transition fluide du déroulé permet d’économiser de l’énergie sur les efforts prolongés. C’est précisément ce qui fait de cette chaussure une option très pertinente pour des sorties marathon ou semi-marathon à allure cible, même si pour la compétition elle-même, on privilégiera une paire à plaque carbone.
Une interrogation sur la robustesse de la chaussure.
Cela m’embête de mettre en avant ce point, car je teste des chaussures Brooks depuis de nombreuses années et je n’ai jamais eu de problème de ce type avec la marque. J’imagine donc que ma paire a eu un petit problème de colle lors de la fabrication, mais je me dois de préciser que le bout de la semelle (au niveau des orteils) c’est très vite décollé du mesh.
Cela ne gêne en rien lorsque l’on court mais j’imagine qu’elle va continuer de se décoller et donc diminuer la durée de vie globale de la Hyperion Max 3. C’est dommage car après 150 kilomètres le reste de la chaussure se trouve en excellent état. Pour en avoir discuté avec d’autres testeurs, ils n’ont pas eu ce problème de semelle…
Verdict : pour qui est faite la Hyperion Max 3?
Après plus de 100 kilomètres de test, mon avis est très largement positif. La paire répond parfaitement à mes attentes, à savoir : proposer un dynamisme certain sans pour autant mettre de côté le confort d’amorti afin d’envisager des sorties longues.
Elle conviendra parfaitement à :
- aux coureurs pour un 10km en 45min ou un semi en 1h30.
- ceux souhaitant du dynamisme et du confort sans pour autant faire l’achat d’une chaussure carbone.
- aux athlètes à la recherche d’une paire polyvalente pouvant se chausser sur un grand nombre de séance.
Elle sera moins adaptée pour :
- Les sorties très rapides au delà des 15-16km/h
- un athlète visant une performance chronométrique et un record personnel, il faudra sans doute basculer sur une plaque carbone.
À 190 euros, le rapport qualité-prix est intéressant. La Hyperion Max 3 propose un bon entre deux entre une paire ultra confortable et une paire carbone qui peut parfois être plus exigente musculairement.




